Avec des moyens financiers limités et sans aides publiques, les émigrés russes et leurs descendants, aujourd’hui complètement assimilés dans leur pays d’accueil, on su faire de cette « colline Saint-Serge » (appelée aussi dans les milieux orthodoxes russes « Sergièvskoïé Podvorié » ou « Prieuré Saint-Serge ») un centre spirituel connu dans le monde entier, qui a su s’imposer à la fois en tant qu’école de formation religieuse (un patriarche, une quarantaine d’évêques et plus de quatre cents prêtres y ont fait leurs études), mais aussi comme un lieu de dialogue et de rencontre entre représentants de diverses confessions (avec ses fréquents colloques œcuméniques et interreligieux). La paroisse accueille des fidèles habitant majoritairement la Ville de Paris et sa proche banlieue. Elle reçoit également de nombreux visiteurs intéressés par l’art orthodoxe russe. Elle mène des actions œcuméniques avec les autres chrétiens du 19e arrondissement de Paris. Ce site pittoresque, avec ses maisonnettes peintes et son église tout aussi colorée ainsi que son jardin où il fait bon s’arrêter pour écouter le carillon du clocher, est devenu aujourd’hui un véritable lieu de mémoire de l’émigration russe et de l’Orthodoxie en France. Ce site est chargé d’un siècle et demi d’histoire lié, avant 1914, à un temple protestant et, depuis 1924, à l’Eglise orthodoxe.
Aujourd’hui, la propriété de la « colline Saint-Serge » a besoin d’investissements importants afin de maintenir et de rénover ses locaux attaqués par l’usure du temps. Le sol sur lequel s’élève l’église et les autres bâtiments de la propriété est instable (avec plusieurs mètres d’anciennes carrières en dessous des fondations) et nécessite d’être drainé et solidifié. Les travaux de restauration des fresques de l’église, engagés depuis près de vingt ans par la paroisse Saint-Serge grâce aux fonds récoltés par elle à cet effet ainsi qu’à des subventions de la municipalité de Paris, sont quasiment terminés, mais les murs porteurs de l’édifice réclament des consolidations.
Pour pouvoir mener à bien ces vastes projets, il est indispensable d’obtenir le soutien des autorités civiles compétentes et l’aide des donateurs et sponsors qui aujourd’hui, comme d’autres avant eux dans les années 1920, auront à cœur, à leur tour, de contribuer au maintien d’un lieu de mémoire tout à fait original à Paris et largement ouvert au public, mais également de contribuer au maintien d’un lieu de vie à la fois associative, intellectuelle et spirituelle qui est aussi un lieu de rencontre où aiment à venir des gens de tous horizons, croyants ou non, soucieux de se ressourcer dans un havre de quiétude et de beauté.